Cet exemple traite d’un missionnement de l’AGEFIPH (Association de Gestion des Fonds pour l’Insertion Professionnelle des personnes Handicapées) dans le but d’aménager le poste de travail d’un comptable souffrant d’une hémiplégie du côté gauche (paralysie latérale) au sein de la société BASF AGRI Production pour qu’il puisse y conserver son poste.

Nous avons alors organisé une première réunion avec les différents interlocuteurs impliqués dans cette démarche afin de vérifier et de s’accorder sur les objectifs de l’étude ainsi que sur les moyens qui seront mis en œuvre et les résultats obtenus.

Une fois, cette démarche validée par tout le monde, nous avons alors réalisé des observations sur le poste de travail afin de mettre en évidence toutes les difficultés rencontrées par le salarié au cours de son activité. Les entretiens, les observations et les prises de vues nous ont alors permis d’identifier les difficultés imposées par l’activité et le handicap de ce salarié.

Le salarié souffrant d’une hémiplégie, il ne pouvait donc pas se servir de son bras et de sa jambe gauche pendant son activité. Cependant, l’organisation générale de la pièce dans laquelle il travaillait ainsi que celle du poste de travail ne lui permettait pas de se déplacer dans le bureau ni de travailler sans contraintes posturales.

Le bureau était en forme de « L », et son organisation permettait un travail sur feuille (de type administratif) uniquement sur le côté droit (grand côté) et un travail sur écran sur le côté gauche (petit côté), cependant le travail sur feuille s’effectuait également en simultané avec l’ordinateur, et la place disponible imposait alors des torsions du tronc importantes. De plus, le fauteuil utilisé ne permettait pas de maintenir les lombaires pendant l’activité. Enfin, l’utilisation du téléphone en travaillant en même temps sur l’ordinateur impliquait des contraintes articulaires importantes.

Organisation du poste de travail avant l’étude ergonomique :

Agrafage de document imposant des torsions du tronc importantes

Position adoptée permettant l’utilisation du téléphone avec le handicap observé

Enfin, l’organisation générale de la pièce renforçait les difficultés de déplacement de par le manque d’espace disponible dans la pièce à cause des différents meubles comme l’atteste le schéma sur la gauche.

La mise en évidence des difficultés nous a permis de rechercher des principes de solutions à mettre en place, tels que pas de sollicitations contraignantes ou encore des déplacements facilités, afin de déterminer des solutions organisationnelles et matérielles à mettre en place.

Le changement du bureau pour un autre permettant d’accueillir un espace informatique, ainsi que des tiroirs de rangement a permis de remanier l’organisation afin de laisser la place suffisante sur le côté de l’écran d’ordinateur pour un travail sur feuille et de la place sur le côté gauche pour entreposer tous les documents nécessaires à l’activité.

Le changement du fauteuil a permis de maintenir les lombaires pendant l’activité ainsi que des déplacements facilités autour du bureau grâce aux roulettes.

Le téléphone a pu être équipé d’un système oreillette permettant de libérer le bras pendant tous les appels et facilitant le travail sur écran en même temps.

La disparition d’une armoire au bénéfice d’un meuble circulaire sur roulette permettant le classement et l’atteinte de tous les documents en position assise ainsi que la disparition du coffre (très peu utilisé) ont permis la libération de plus d’espace dans la pièce, facilitant, dans le même temps, la saisie des différents documents et les déplacements dans la pièce.

Une fois ces solutions identifiées, nous avons alors recherché les fournisseurs et demandé des devis afin que la société et le salarié puissent ensuite avoir un choix dans le matériel définitif.

Les devis reçus, nous avons alors terminé le rapport écrit d’activité que nous avons ensuite présenté à tous les interlocuteurs rencontrés la première fois afin que chacun puisse valider les choix proposés et que tous puissent vérifier que le matériel était bien approprié au salarié et permettait bien de compenser le handicap, ceci permettant alors de maintenir le salarié sur son poste.

Plusieurs solutions étant proposées pour la mise en place d’un nouveau bureau, le salarié a alors pu choisir le bureau qui lui paraissait le plus approprié ainsi que l’organisation de la pièce.
Voici les différentes propositions d’organisations de la pièce après étude ergonomique dont celle retenue :

Organisation du poste de travail après l’étude ergonomique :

Siège utilisé à présent aidant à la compensation du handicap :